Ré-inventer ensemble un territoire,
Bagnères-de-Bigorre dans la vallée du Haut-Adour
Projet : Projet de fin d'Etude, Laura Dedieu et Adrien Vertallier, sous la dir. de Richard Sabatier, ENSA-VERSAILLES, 2015.
Mention très bien avec félicitations du Jury.
Réalisation d’un inventaire des ressources territoriales et des pratiques habitantes avec les acteurs du territoire afin de redonner à voir la ville de Bagnères-de-Bigorre dans sa vallée.
Où : Bagnères-de-Bigorre, vallée du Haut-Adour (65)
Quand : Octobre 2014 à Février 2015
sous la direction de Richard Sabatier (ENSA-Versailles, Ministère de la culture), en collaboration avec la Mairie de Bagnères-de-Bigorre et la sous-préfecture des Hautes-Pyrénées
Inventer, c’est trouver, réveler ce qui est caché, c’est donner à voir différemment ce qui n’est pas ou plus regardé. Ré-inventer c’est redonner à voir.
Ensemble, c’est à dire, avec tous les acteurs de la ville, habitants et experts. L’architecte devant être capable d’écouter les paroles et de représenter les pratiques.
Un territoire, relation de l’homme à son milieu, l’habiter, c’est à dire l’être à l’espace. Le territoire dont l’architecte est le médiateur.
Dans le cadre d’un projet de fin d’étude de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles, Adrien Vertallier et Laura Dedieu ont questionné les outils de l’architecte afin de penser la fabrique de la ville collective. Il a été question de se nourrir des pratiques du quotidiens, des ressources oubliés, et d’intégrer les habitants du territoire à la réflexion de l’étude.
Trois principes fondamentaux ont été le fil conducteur :
1. Les habitants doivent être les acteurs à part entière de la fabrication d’une étude urbaine. Pour ce faire des outils adaptés doivent être mis en oeuvre.
2. Les terres agricoles ne peuvent plus être a priori la seule réserve foncière pour un urbanisme expansif mais doivent devenir le socle de pratiques essentielles à la vie urbaine, à « l’habiter » Par conséquent le parc bâti existant doit être considéré comme une ressource à investir.
3. La mise en synergie de tous les acteurs d’un territoire, engage à une transdisciplinarité, une ingénierie urbaine, seule moyen de faire émerger des projets innovants et porteurs.
L'inventaire des ressources territoriales et des pratiques habitantes fut également considéré comme démarche à part entière de projet, permettant de dessiner collectivement l'avenir d'un territoire dans ses limites propres.
In situ, le Local
Soucieux de s’immerger dans le quotidien du territoire étudié, une résidence in situ a été mise en place à travers l’ouverture d’un espace de travail, de rencontre ouvert sur la rue et à tous.
Vitrine de communication, d’interpellation, cet espace de co-construction, nommé le Local, donna son nom à l’association et fut la condition sine qua non pour :
· - observer quotidiennement le terrain, en appréhender les espaces et leurs problématiques.
· - entrer en relation avec les habitants, être à leur écoute, travailler ensemble.
- révéler et mettre en synergie la matière émanant des ateliers et du regard de l’architecte
Travailler collectivement,
Afin de permettre à tout un chacun de participer à l’étude des outils ont été expérimentés et ont donné places à huit ateliers proposés aux habitants du territoire afin de construire une représentation de la ville, actualisée et partagée.
Ils ont été la condition de notre apprentissage du territoire, ils nous ont permis de découvrir des pratiques, des déplacements, des habitudes, des questionnements et des envies communes.
« Inventer c’est décrire définir »
Donner sa propre définition de mot parlant du territoire. Lire ce dernier à travers le vécu, les habitudes… des habitants.
« Un territoire qui se parcourt au quotidien »
Tracer son ou ses parcours au quotidien et en décrire les espaces
« ………… »
Création de définitions collectives à partir des définitions collectées et ré-architecturées.
« Des mots pour parler des lieux »
Associer des lieux, photographiés, aux définitions collectives.
« Imaginer … »
Mettre en image des possibles sur des espaces données.
Travail en collaboration avec Magalie Fabre et ses élèves, Atelier des 12 couleurs, Bagnères-de-Bigorre
« Description d’un espace de la ville »
Décrire un espace de la ville, apprécié ou non.
Travail en collaboration avec Mr Rabu, professeur de français et ses élèves de 6ème du Collège Blanche Odin.
« J’irai manger chez vous »
Invitation des habitants à venir manger chez eux. Découvrir la ville et ses occupants depuis l’intérieur.
« A la découverte de votre quartier »
Invitation des habitants à nous faire découvrir leur quartier, souvenirs, petits coins cachés…
« Courts –métrages en terres inconnues»
Redonner à voir, faire redécouvrir, ré-inventer, révéler certains espaces et ouvrir le champ libre à de nouvelles pratiques.
Actualiser la représentation de la ville et permettre de nouveaux possibles,
C’est à travers cette méthode, expérimentale et collective, mêlant notre regard à celui des habitants, qu’est née une nouvelle représentation de la ville mettant en relation ses différentes parties, écartant l’idée peu opératoire d’un beau centre et d’une laide périphérie, cette réprésentation permet de faire projet en reconnaissant les espaces dits « vides » dans leur qualité et qui, structurant laisse entrevoir une archipel qui organise une multitude de connexions vivantes entre la ville et sa campagne, entre Bagnères et sa vallée.
Ré-inventer ensemble un territoire, 6 bandeaux de 210x70 & 210x50, aquarelle, encre sur papier, 2015, coll.privé
Restitution publique et devenir,
Cette étude a fait l’office d’une restitution publique à Bagnères-de-Bigorre puis d’une exposition. Une centaine de personnes étaient présentes à cette restitution, qui à permis de nombreux échanges et projections. Un ensemble de fiches techniques d'inventaires sur les terrains et batis requalifiés, non plus comme vides à remplir, mais dans leurs possibles, et une carte d'activation des lieux et des pratiques ont été diffusés à l'occasion, pour permettre de guider les décisions futures dans l'aménagement de la ville. Vers une ville durable, résiliente et offrant une qualité de vie exemplaire.
Aujourd’hui c’est par le biais de l’association LE LOCAL, Laboratoire-Observatoire des Culture(s) des Architecture(s) et des Lieu(x) que les projets esquissés dans l’étude prennent petit à petit place, toujours avec les habitants, à travers diverses initiatives.
